Auto-mutilation (2) : La délinquance silencieuse
Bien entendu, et c'est à cela que l'on pense en tout premier lorsqu'il est question d'auto-mutilation, il s'agit de se blesser. Pas tant de se faire mal, d'avoir mal que de s'attaquer. Il est moins question de souffrir que de faire prendre corps à son agressivité. La colère fait rage, le désir de guerre tourne en rond dans la tête et le corps. Le corps prend une part très importante dans ce qui anime psychiquement ici. L'émotion, on le sait, prend racine dans le corps. Elle s'y ancre, y pousse, y fleurit. Le corps est son terreau et rien ne l'en détache. L'on croit souvent dans notre culture très française, très cartésienne, j'entends grande héritière de Descartes et de sa séparation crue de l'âme et du corps, que le psychique n'a que peu de chose à voir avec le charnel. L'auto-mutilation est la plus belle illustration de cette intrication puissante entre esprit et corps. Le psychisme pris dans une colère noire, dans ...