Articles

Affichage des articles du mars, 2020

Auto-mutilation (2) : La délinquance silencieuse

       Bien entendu, et c'est à cela que l'on pense en tout premier lorsqu'il est question d'auto-mutilation, il s'agit de se blesser. Pas tant de se faire mal, d'avoir mal que de s'attaquer. Il est moins question de souffrir que de faire prendre corps à son agressivité. La colère fait rage, le désir de guerre tourne en rond dans la tête et le corps. Le corps prend une part très importante dans ce qui anime psychiquement ici. L'émotion, on le sait, prend racine dans le corps. Elle s'y ancre, y pousse, y fleurit. Le corps est son terreau et rien ne l'en détache. L'on croit souvent dans notre culture très française, très cartésienne, j'entends grande héritière de Descartes et de sa séparation crue de l'âme et du corps, que le psychique n'a que peu de chose à voir avec le charnel. L'auto-mutilation est la plus belle illustration de cette intrication puissante entre esprit et corps. Le psychisme pris dans une colère noire, dans ...

Auto-mutilation (1) : naître et renaître

Sentir, éprouver qui l’on est constitue parfois le combat de toute une vie. Vain ou pas. C’est en tout cas de nos jours un combat que nombre d’entre nous mènent. Rien d’extraordinaire à cela. L’éternelle quête philosophique de soi qui prend souvent dans la modernité la forme d’une recherche sensitive. Voire sensationnelle. Sentir, éprouver quel corps l’on habite et qui est ce corps est encore une autre affaire, sans doute bien plus propre à nos temps contemporains. Certains, que l’on pense nécessairement adolescents, mais qui ne le sont pas toujours, loin s’en faut, meurtrissent ce corps, l’attaquent, en guerriers impitoyables. Se mutilent comme on dit. Nous reparlerons par la suite de cette violence. Mais il y a d’abord cette recherche de sensations. De sens, nous y revenons. Toujours. Ne nous égarons pas pourtant.         Certains, hommes, femmes, adolescents, enfants aussi dans des contextes psychologiques spécifiques, ont perdu ou n’ont jamais senti, resse...

Schizophrènes

         L'humain est ainsi fait qu'il met des gens dans des cases. Il n'est ici pas question de faire la morale. C'est un constat. On peut s'en désoler ou en faire une force, cracher dessus ou faire preuve d'indulgence. Envers soi-même en premier lieu. C'est une nécessité de pensée, du moins en début de vie que de mettre les gens dans des cases. L'expression est fâcheuse mais la réalité pas aussi bête. On fait de belles catégories dont on est fier et ça nous aide à vivre. Tous, autant que nous sommes faisons cela. Ah non nous ne vivons pas dans une société de castes, encore heureux ! Ah ah ? Nos castes sont secrètes, intimes, tues. Mais elles sont bel et bien là, tout au long de notre route. Elles ne tombent pas du ciel. Nous croyons que nous n'en avons plus car nous ne es subissons plus. Mais nous les construisons, habilement, mystérieusement, nous mystifiant nous-mêmes.              Qui peut dire que jamais ô gr...