Confiance en soi et déconfiance
Je
ne peux pas
L’échéance
approche. Je me sens trembler de plus en plus fort. Comme des décharges de
temps à autre qui font vibrer des pieds à la tête en plein milieu de tout autre
chose, en m’endormant, en rêvassant. Des trous d’air, des turbulences où
l’impensable s’insinue. Je ne pourrai jamais y arriver. Je n’en suis pas
capable. Une montagne que je ne peux gravir. Je n’ai pas les outils, pas les
mains pour. Je suis impuissant. Presque comme un enfant qui n’a jamais appris,
qui n’aurait jamais fait. Quel que soit la réalité concernant le nombre
d’expériences. Et en effet, je perds pied d’avec la réalité et les faits
objectivables. Le concret et l’indubitable vacillent.
Pourquoi
me demande-ton cela ? Pourquoi me l’impose-t-on ? Pourquoi me
l’imposé-je ? Pourquoi n’ai-je pas fui ? Comment me suis-je retrouvé
dans ce bourbier ? Et justement c’est cela ! J’essaye d’avancer dans
une mare de boue. Je suis englué. Mes mains et mes bras se meuvent désormais
avec lenteur et lourdeur. Je me pétrifie. Plus l’échéance approche, et plus je
m’éloigne de la montagne dont l’ascension pourtant est prévue pour bientôt.
Je ne sais pas
L’engrenage
est enclenché. Je ne peux pas ? Donc je ne sais pas. Je deviens une
coquille vide. Tout ce que j’avais su, tout ce que j’ai appris s’évapore, se
glisse par tous mes pores et me déserte. J’ai beau tenter de retenir ce qui m’a
été inculqué, tout mon travail, toutes mes expériences, je perds de ma
substance. Je ne peux plus appeler mes savoirs, turbiner ma mémoire. Là encore
j’ai les mains vides de ce que je pensais inamovible, empreint. Mais quand la
confiance s’envole, l’impossible se produit et je suis un pur ignorant.
Je
ne conviens pas
De
fait, je ne peux pas, je ne sais pas. Qui suis-je alors ? Je ne suis plus
la personne que je suis d’habitude, même celle qui s’est engagée dans ce projet
peut-être, il n’y a pas si longtemps. J’essaye de retrouver ce que j’étais au
moment où j’ai pris ma décision. Où j’ai su qu’il me faudrait accomplir cette
tâche. Comment étais-je ? Que pensé-je savoir et pouvoir ? Je ne
parviens pas à revivre cette personne, cet état. Face à cette montagne, dans
mon bain de boue, je suis un autre, coupé de ce que je fus. Parfois l’angoisse
me remplit de questions existentielles. Elles reviennent par vagues. Je les
chasse plus ou moins vite. Plus ou moins efficacement. Selon qui je suis.
Quoi
qu’il en soit, mon identité vacille. Je me le formule ou pas. Cela peut me
rassurer d’y mettre des mots. Mais surtout un profond vertige. Je pourrais être
moi ou quelqu’un d’autre.
J’essaye
de me comporter au mieux. Mais même dans ce temps qui précède le jour
fatidique, je suis trop ou pas assez. Je ne trouve pas l’équilibre, je tombe
dans un excès ou l’autre, ou du moins le croyé-je. Je cherche le point
mathématique pour être tout à fait au bon endroit, à la bonne place. Et plus je
perds confiance en moi, plus l’exigence de ce point mathématique se durcit. Je
tourne en rond, je rumine sur la meilleure façon d’être et plus je tourne et
plus la poussière que je soulève me trouble la vue. Je tourne je tourne je
tourne en une valse infernale.
Mes
ressentis sont faux
Malgré
cette défection de tout ce qui me définit et de ce qui m’offre compétences et
savoirs en temps normal, je suis plein de ressentis. J’en suis d’ailleurs plein
comme jamais. Ils prennent toute la place. Et pourquoi ne la prendraient-ils
pas puisqu’ils peuvent en disposer à leur guise ? Grande aire de jeu de
l’émotion. Elles farandolent. Je rage de tous ces flux et reflux internes, de
ces grands huits étourdissants. Je voudrais ne plus rien ressentir et retrouver
ma froide tête. Mais je suis prisonnier de tous ces aléas. Je ne m’accroche
plus qu’à la frêle ceinture qui me maintient quand j’ai cette même tête à
l’envers.
Je
ne les crois pas, ces émotions. Non seulement, je ne fais que les subir
toujours aussi impuissant mais en outre, je sens qu’elles me trompent. Elles
mentent, elles me déforment, elles se jouent de moi en parfaites
illusionnistes. Je ne leur accorde aucun crédit et je prie pour qu’elles
disparaissent et laissent place à la réalité de la raison. Je crois dur comme
fer qu’elles m’attaquent. Elles ne sont pas de mon côté. Je dois combattre en brave
guerrier
Même
mon corps
Tout
ce que je suis branle et vacille. Tout ce que je détiens, ce que je fais, ce
que je suis. L’être et l’avoir en question. Que me reste-t-il ? A quoi me
raccrocher ? Demeure mon enveloppe, mon corps. Mais parfois, les mauvais
jours, ceux où je me vide totalement, lui aussi me trahit. Je me sens trahis oui
par ce qui visiblement me définit et m’assure que j’existe bien. Sans
disparaître tout de même, je me sens ne plus m’appartenir tout à fait. Je ne
suis plus même sûr de tenir sur mes jambes. Je tremblote. J’ignore si mon corps
m’obéira. Tout m’échappe.
Confiance
en soi :
La confiance en soi est
le sentiment de sécurité ou la foi (la
sûreté) qu’a une personne envers soi-même. De même, il s’agit de la présomption
de soi-même et d’une caractéristique qui permet d’entreprendre et/ou de
supporter des choses difficiles voire pénibles.
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